Le groupe se retrouve dirigé par un duo, le temps que le président Emmanuel Macron désigne le prochain dirigeant.
Qui sera le nouveau PDG de La Poste ? La question inquiète les 230 000 salariés du groupe face aux hésitations du président Emmanuel Macron, à qui revient la prérogative de désigner le successeur de Philippe Wahl.
Nommé en 2013, ce dernier doit en effet céder sa place à 68 ans, limite d’âge fixée par les statuts de l’entreprise. Selon Le Monde, certains espéraient une décision avant le 2 juillet, ce qui aurait permis au futur PDG de passer devant le Parlement avant la fin de la session extraordinaire le 11 juillet. Mais rien n’est venu.
Cette absence de décision a contraint les administrateurs à improviser, mercredi 25 juin : Philippe Wahl devient président du conseil d’administration, tandis que Philippe Bajou, ex-directeur général adjoint, prend la direction opérationnelle.
Le processus de succession, lancé au printemps, semblait pourtant bien engagé. Le comité des nominations, présidé par Philippe Lemoine, avait transmis à l’Élysée une liste de six candidats soigneusement sélectionnés.
Une succession mal préparée ?
En tête de cette liste figuraient deux profils internes : Stéphane Dedeyan, président du directoire de La Banque postale, et Nathalie Collin, directrice générale adjointe en charge du grand public et du numérique.
Mais Dedeyan, présenté par beaucoup d’observateurs comme un candidat naturel par son expérience et sa connaissance du groupe, a fini par jeter l’éponge. En cause : sa rémunération actuelle, proche de 850 000 euros annuels, bien supérieure au plafond de 450 000 euros en vigueur dans les entreprises publiques.
« Aucun des cinq autres candidats en lice ne s’était montré aussi gourmand », ironisait Le Canard Enchaîné, dans son édition du 20 juin dernier, à propos de cette polémique sur le salaire. Serait-ce la raison de l’indécision présidentielle ?
Difficile à dire, alors que les employés s’en trouvent particulièrement agacés. Stéphane Chevet, représentant CFDT au conseil d’administration, a ainsi décrit une « situation délicate et inconfortable » dans les colonnes du Monde.
Des défis majeurs qui ne peuvent attendre
C’est que les salariés, déjà confrontés aux transformations du secteur postal, n’ont pas besoin d’une incertitude supplémentaire au sommet de leur entreprise. D’autant que La Poste fait face à des échéances cruciales qui ne peuvent souffrir d’un leadership flottant.
Parmi elles, figurent : la renégociation de son contrat de présence postale, les négociations budgétaires pour 2026 ou encore la question de la fin du mandat de prestataire du service universel postal.
Avec la baisse continue du courrier traditionnel et la montée en puissance de l’e-commerce, La Poste doit réinventer son modèle économique. Les activités de livraison de colis explosent, mais la concurrence s’intensifie avec l’arrivée d’acteurs purement privés plus agiles.