La société mère de Facebook aurait tenté de débaucher des talents du leader de l’intelligence artificielle grâce à de juteuses offres de rémunération, selon Sam Altman, le PDG de ce dernier.
Difficile de prédire qui gagnera la course à l’intelligence artificielle (IA), mais le moins que l’on puisse dire est que les acteurs y investissent massivement. C’est notamment le cas de Meta qui, dans son objectif de rattraper OpenAI, leader actuel de l’industrie, n’hésite pas à piocher dans les effectifs de ce dernier.
La société propriétaire de Facebook, d’Instagram et de WhatsApp, entre autres, essaie en tout cas sans pour l’instant y parvenir.
« C’est fou », a déclaré Sam Altman, PDG d’OpenAI, dans un podcast animé par son frère Jack et diffusé mardi 17 juin. « Bien que Meta ait cherché à embaucher beaucoup de personnes chez OpenAI, jusqu’à présent, aucun de nos meilleurs employés n’a décidé d’accepter ».
« J’ai entendu dire que Meta nous considère comme leur plus grand concurrent », a-t-il ajouté, révélant que la société fondée par Mark Zuckerberg a proposé à ses salariés des primes à la signature pouvant atteindre 100 millions de dollars, assorties de packages de rémunération annuelle encore plus généreux.
Une politique du chéquier ?
Cette sortie fait écho aux informations parues dans la presse américaine ces dernières semaines sur les ambitions de Meta dans le domaine de l’IA. Des efforts qui n’ont « pas fonctionné aussi bien qu’ils l’espéraient », d’après Altman.
Cette situation a poussé Zuckerberg à sortir le chéquier afin de recruter les meilleurs talents disponibles sur le marché. Meta vient ainsi d’acquérir une participation de 49% dans Scale AI, entreprise spécialisée dans l’infrastructure et les services de données pour l’intelligence artificielle, fondée par Alexandr Wang, pour 14,3 milliards de dollars.
La société a également débauché Jack Rae, chercheur principal chez DeepMind, le laboratoire de recherche en IA de Google. Ces mouvements interviennent alors que Meta a une nouvelle fois reporté le lancement de son dernier modèle d’IA phare en raison de préoccupations concernant ses capacités, selon le Wall Street Journal.
Une stratégie peu viable ?
Reste que cette approche n’est pas la bonne, estime Sam Altman. « Je pense qu’il y a beaucoup de gens, et Meta en est le dernier exemple, qui disent ‘nous allons juste essayer de copier OpenAI’. Cela ne marche pratiquement jamais« , a-t-il déclaré, ajoutant qu’une telle stratégie est nuisible pour l’émergence d’une culture de la victoire en entreprise.
Cependant, certains analystes nuancent cette critique. Daniel Newman, PDG de Futurum Group, défend ainsi auprès de CNBC, les efforts de Meta en soulignant que l’entreprise a « essentiellement construit les rails pour le développement de l’IA open source ».
Il rappelle par ailleurs que beaucoup de développements actuels en IA s’appuient sur les technologies de la firme de Mark Zuckerberg, notamment grâce à sa série de modèles Llama.