Le nouveau locataire de la Maison Blanche a ordonné une revue de l’accord proposé par le japonais Nippon Steel pour l’acquisition du géant américain de l’acier.
Nippon Steel va-t-il pouvoir finalement racheter l’US Steel ? L’espoir reprend en tout cas quant à la conclusion de ce deal dans les tuyaux depuis décembre 2023.
À l’origine de ce regain d’optimisme salué mardi 8 avril par les marchés – plus 14% à Wall Street pour US Steel, plus 10% à la Bourse de Tokyo pour Nippon Steel –, la décision de Donald Trump de redonner une chance à cet accord.
« Je demande au Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) de conduire un examen de l’acquisition d’US Steel par Nippon Steel afin de m’aider à déterminer si des actions supplémentaires dans ce dossier pourraient être appropriées », peut-on en effet lire dans un mémo signé des mains du nouveau président américain et cité par Reuters.
Cette directive présidentielle intervient après le blocage du projet par l’administration précédente en janvier dernier. Joe Biden alors chef de l’État, avait bloqué cette acquisition estimée à 14,9 milliards de dollars en invoquant des motifs de sécurité nationale.
Un dossier hautement politique
Pour l’ancien locataire du Bureau ovale, la perspective de voir US Steel, un des plus grands producteurs mondiaux d’acier – ressource stratégique s’il en est – sous le contrôle d’un acteur étranger (Nippon Steel) fut-il celui d’un pays allié comme le Japon, était inconcevable.
Le veto de Biden intervenu en pleine période électorale américaine avait été parfois perçu comme une concession aux syndicats et aux électeurs de Pennsylvanie, État clé où US Steel est historiquement implanté.
Les deux entreprises avaient par ailleurs intenté une action en justice contre le Comité sur les investissements étrangers, alléguant que Biden avait compromis son impartialité et violé leur droit à un examen équitable.
De majeures implications dans un contexte tendu
La décision de Trump intervient au lendemain d’une conversation téléphonique avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, qui cherche à convaincre Washington de revenir sur les récents droits de douane imposés aux produits japonais.
« Nous avons toujours été convaincus qu’un examen objectif, fondé sur les faits, de notre partenariat proposé avec US Steel démontrera qu’il renforce la sécurité économique et nationale américaine« , a déclaré Nippon Steel dans un communiqué, rapporté par Reuters.
De son côté, un porte-parole d’US Steel a indiqué que l’entreprise se réjouissait « de continuer à travailler étroitement avec le président Trump et son administration pour finaliser cet investissement significatif et important ».
Cette nouvelle dynamique s’inscrit dans un contexte commercial particulièrement tendu. Les marchés financiers traversent une période de forte volatilité depuis l’imposition par l’administration Trump de droits de douane généralisés.