En France, le boom du télétravail nomade

De plus en plus de jeunes ont pris goût à la pratique du travail loin de ses bureaux. Une situation jugée plus en adéquation avec leur style de vie.

Redevenu à la mode dans la foulée des restrictions sanitaires dues à la pandémie du Covid-19 entre 2021 et 2023, le télétravail continue de séduire le milieu de l’entreprise en France.

À tel point que la moitié des cadres de moins de 35 ans refusent catégoriquement de postuler dans une entreprise qui n’en propose pas, selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres, remontant à décembre 2023.

Plus révélateur d’une culture qui semble s’être imposée durablement, 57% de la cible concernée par cette étude se disent prêts à quitter leur travail si cette flexibilité leur était retirée. Une récente enquête du journal Le Monde permet de saisir l’engouement autour du travail à distance.

Un attrait mû par deux facteurs imbriqués, notamment pour les jeunes talents : le besoin de conjuguer une carrière ambitieuse à une qualité de vie convenable, loin des exigences des grandes métropoles en termes de transports et de logement entre autres.

Place à un cadre de vie plus apaisant

L’Institut national de la statistique et des études économiques renseigne ainsi dans une étude de 2021, qu’un tiers des Parisiens qui quittent la capitale pour la province conservent désormais leur emploi.

C’est le cas de Julie Bénégui, 35 ans, vivant désormais à Marseille après son départ de Paris il y a huit mois, tout en conservant son poste. Ce qui lui permet de profiter d’un appartement de 72 mètres carrés qu’elle n’aurait « pas pu se permettre à Paris » et d’une ville où « les gens marchent lentement dans la rue ».

Cela inclut également un nouveau rythme de vie attrayant, entre télétravail et présence au bureau tous les quinze jours. « Je ne me vois pas du tout revenir vivre à Paris », avertit d’emblée Marianne qui dit avoir besoin de plus de lien avec son équipe au bureau, après six mois loin de celui-ci.

Un contraste avec l’outre-Atlantique

« Il y a chez cette catégorie de jeunes une aspiration au “en même temps” : l’envie de conjuguer le meilleur des deux mondes », explique dans les colonnes du Monde, Clara Laborie, enseignante-chercheuse de gestion des ressources humaines à l’IAE de Lyon.

De fait, les entreprises sont obligées de s’adapter. D’autant que les priorités des jeunes travailleurs semblent évoluer. « Entrer dans une organisation qui va s’occuper d’eux jusqu’à la retraite, les accompagner dans leur évolution, n’est plus la norme », décrypte Emmanuelle Léon, professeure de management à l’ESCP, spécialiste des transformations du travail.

Elle parie d’ailleurs sur une régulation plus forte du télétravail en France, contrairement à la tendance aux États-Unis où les grands groupes y sont de moins en moins favorables.

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