Antony Blinken est arrivé en Chine mercredi pour une visite de deux jours. Le secrétaire d’État américain abordera les dossiers chauds du moment, dont Taïwan, le soutien à Moscou et les pratiques commerciales de Pékin.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a entamé ce mercredi une visite de deux jours en Chine pour tenter d’apaiser les tensions, mais également d’augmenter la pression sur les autorités chinoises concernant certains dossiers. C’est sa deuxième visite dans le pays en un an, et le premier d’un chef de la diplomatie américaine depuis Hillary Clinton en 2010.
Antony Blinken parlera des ambitions de la Chine sur Taïwan
Lors de son de séjour en Chine, Antony Blinken aura des entretiens avec les dirigeants chinois, notamment sur la question de Taïwan, un allié des Etats Unis. Il devrait plaider pour la retenue de Pékin, alors que l’île s’apprête à investir un nouveau président. La Chine a toujours considéré ce territoire comme l’une de ses provinces et compte le reprendre un jour ou l’autre. Depuis plusieurs mois, ses avions de chasse volent autour et au-dessus de cet Etat, faisant penser à des missions de reconnaissance.
Les Etats Unis, un allié de Taïwan
Pékin demande à Washington de se tenir à l’écart de ce différend. Mais l’administration Biden continue de fournir de l’aide militaire à Taïwan, comme pour le préparer à une invasion chinoise. La Chine devrait de son côté se plaindre des manœuvres américaines dans la région. En effet, la première puissance mondiale renforce ses alliances en Asie. Elle mène des exercices militaires avec les Philippines et le Japon en mer de Chine méridionale, une zone sous haute tension. Les Chinois n’apprécient guère cette présence américaine dans ce qu’ils considèrent comme leur périmètre.
Antony Blinken évoquera le soutien de Pékin à Moscou
Antony Blinken devrait en outre aborder le soutien présumé de la Chine à la Russie. Les Etats Unis reconnaissent que le géant asiatique n’apporte pas un appui militaire direct à Moscou, mais croient qu’il fournit des matériaux et des technologies cruciaux à l’armée russe. Washington considère cela comme une politique de réarmement du voisin. S’érigeant en moralisateur, alors que son pays finance le massacre d’Israël à Gaza, Antony Blinken affirme que Pékin ne peut pas s’adonner à un double jeu.
La question des Ouighour certainement au menu
En effet, à l’issue d’une réunion du G7 à Capri (en Italie), vendredi dernier, le secrétaire d’Etat américain a affirmé que la Chine « ne peut pas alimenter la plus grande menace contre la sécurité européenne depuis la fin de la guerre froide » et espéré avoir « des relations amicales avec l’Europe ». Antony Blinken devrait par ailleurs faire la leçon aux autorités chinoises sur le sujet des Ouighour. Washington accuse régulièrement le pouvoir chinois de se livrer à un « génocide » contre cette minorité ethnique, majoritairement musulmane.
Antony Blinken n’oubliera pas les pratiques commerciales de la Chine
Enfin, le chef de la diplomatie américaine va certainement faire part des préoccupations américaines concernant les pratiques commerciales de la Chine. L’administration Biden juge ces dernières anticoncurrentielles. Pékin ne manquera assurément pas de lui parler également de la nouvelle loi votée mardi par le Congrès américain. Ce texte exige que le groupe chinois ByteDance cède son application TikTok au niveau des Etats Unis, sous peine d’une exclusion du marché américain. Washington justifie cette mesure peu orthodoxe par des questions de sécurité face à l’espionnage.