La Française des Jeux (FDJ) a annoncé jeudi l’acquisition de 1,12% du capital de Kindred pour environ 25,5 millions d’euros. Cette opération doit permettre au groupe français de renforcer sa position de leader des jeux d’argent. Mais elle fait craindre aux autres opérateurs un déséquilibre du marché en Hexagone.
La Française des Jeux (FDJ) a annoncé jeudi le rachat de 1,12% du capital de Kindred, pour environ 25,5 millions d’euros. L’opérateur de jeux d’argent a mené cette opération dans le cadre d’une offre publique d’achat (OPA) lancée en janvier dernier.
La FDJ croque légèrement Kindred
Kindred est une société suédoise de jeux en ligne. Elle possède des activités en Europe, en Amérique du Nord et en Australie sous neuf marques, dont Unibet et 32 Red. Elle emploie environ 2.500 personnes et compte plus de 30 millions de clients. Cotée sur le Nasdaq Stockholm Large Cap, l’entreprise fait partie de l’Association européenne des jeux et des paris (EGBA).
Troisième acquisition de la FDJ en un an
Le rachat de parts de Kindred doit permettre à la FDJ d’augmenter considérablement son produit brut et de renforcer sa position de leader en France sur le marché des jeux d’argent en ligne. Il s’inscrit dans un contexte d’expansion et de multiplication des produits du groupe à l’échelle mondiale. Il s’agit de la troisième acquisition de la FDJ en un an, après le rachat du site de paris hippiques en ligne Ze Turf et de Premier Lotteries Ireland (PLI). L’année dernière, le bénéfice net de l’opérateur français a bondi de 38 % grâce à un chiffre d’affaires de 2,62 milliards d’euros.
Une mauvaise nouvelle pour les autres opérateurs
Si l’acquisition de Kinkred fait les affaires de la FJD, elle rend mécontents les autres acteurs, notamment Betclic. Le PDG de ce site de paris, Nicolas Béraud, estime que cette opération risque de déséquilibrer gravement le marché des jeux d’argent et de hasard en France. « Avec l’arrivée du groupe Kindred (Unibet en France), qui est déjà un leader, la part de marché de la FDJ dans l’Hexagone va considérablement augmenter en produit brut des jeux (PBJ), en paris sportifs en ligne, en poker », a-t-il déclaré en janvier dans le journal La Tribune. Il pense que le secteur n’a pas besoin de ce renforcement de monopole dans le contexte actuel de distorsions.
En attente de la réaction de l’Autorité de la concurrence
Nicolas Béraud rappelle d’ailleurs que la FDJ est déjà positionnée sur des jeux exclusifs, comme le loto et le grattage, ainsi que sur des jeux ouverts à la concurrence, tels que les paris sportifs en ligne et le poker. Selon lui, ce privilège engendre au moins deux problèmes. D’une part, l’imposition de contraintes sur la publicité aux autres acteurs. D’autre part, l’utilisation d’une base de données clients pour détourner les parieurs sur ses propres activités. Nicolas Béraud espère que l’Autorité de la concurrence s’opposera au nouveau deal de la FDJ.