Le milliardaire américain et accessoirement l’homme le plus riche du monde, est contraint par la justice, de faire une croix sur l’impressionnant plan de rémunération que lui avait promis son entreprise, Tesla, en 2018.
56 milliards de dollars envolés. Alors qu’Elon Musk s’attendait très certainement à toucher cette somme, un juge de l’État du Delaware vient de l’en priver. La décision tombée mardi 30 janvier 2024 après presque six ans de procédure judiciaire, a fait l’effet d’une bombe.
Elle révèle en effet de nombreux manquements dans le processus d’attribution de cette rémunération remontant à 2018. À l’époque Tesla, le constructeur automobile électrique fondé par Musk, n’était pas encore le mastodonte d’aujourd’hui.
Afin d’inciter le PDG sur le long terme et ainsi stimuler les performances de l’entreprise, le conseil d’administration avait alors convenu de verser une douzaine de tranches d’options d’achat d’actions à ce dernier au moment de la réalisation de certains objectifs spécifiques.
« PDG superstar »
L’une des conditions concernait l’atteinte par Tesla d’au moins 650 milliards de dollars de capitalisation boursière. Une condition finalement satisfaite en 2022. Cela aurait dû générer 55,8 milliards de dollars à Elon Musk conformément au package salarial négocié quatre ans plus tôt.
Sauf qu’un actionnaire mécontent – Richard Tornetta en l’occurrence – de ce deal avait entre-temps saisi la justice afin de se plaindre de son coût excessif. Il a également accusé le conseil d’administration d’avoir manqué à ses devoirs fiduciaires.
« Elon Musk était l’archétype du ‘PDG superstar’ […] et dominait le processus qui a mené à l’approbation de son plan de rémunération par le conseil d’administration« , a tranché le juge Kathaleen St. J. McCormick dans un jugement de plus de 200 pages.
Coup dur
« L’homme le plus riche du monde a-t-il été trop payé ? », a poursuivi le juge dans ce qui ressemble à une saillie envers Musk. La décision susceptible d’appel représente un coup dur à divers niveaux pour le « super » PDG.
Le Financial Times indique en effet que cela pourrait lui faire perdre les options sur 303 millions d’actions Tesla, soit près de 10% de la société. De quoi réduire sa participation au sein de l’entreprise à 13%, bien loin des 25% convoités afin dit-il, de la faire évoluer notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle sans craindre une action hostile.
La décision de justice pourrait également faire éroder sa fortune, sachant que l’essentiel de celle-ci provient de sa participation au sein de Tesla, le constructeur automobile le plus précieux au monde.