Le procès du vice-président de Samsung Electronics Lee Jae-yong, pour fraude comptable et manipulation de marché, a débuté jeudi à Séoul (Corée du Sud). Le dirigeant est accusé de fraudes comptables et manipulations boursières ayant favorisé sa mainmise sur le premier conglomérat industriel sud-coréen qui représente 20 % du PIB du pays.
Samsung a du souci à se faire. Le procès de son dirigeant Jae-yong Lee a débuté le jeudi 22 octobre 2020 au tribunal du district central de Séoul, en Corée du Sud, rapporte le journal le Nikkei Asian Review. Les procureurs lui reprochent d’avoir manipulé les cours des actions de Samsung C&T et de Cheil Industries, deux sociétés du groupe en charge l’une du BTP, l’autre de l’habillement, lors de leur fusion en 2015. Ils l’accusent également d’avoir approuvé des fraudes comptables chez Samsung Biologics, une filiale pharmaceutique de Samsung. Des manœuvres visant à renforcer son emprise sur le conglomérat sud-coréen. Les chefs d’accusation sont détaillés dans des documents de 190 000 pages !
Déjà un an passé en prison
Lee Jae-Yong a toujours nié tout acte répréhensible. Ses avocats et d’autres dirigeants du groupe ont soutenu jeudi que la fusion de Cheil Industries et de Samsung C&T était une activité de gestion normale et qu’aucune pratique de comptabilité criminelle n’avait eu lieu chez Samsung Biologics. Le tribunal a prévu la prochaine audience au 14 janvier. Selon la loi sur l’audit indépendant de la Corée du Sud, Lee Jae-Yong encourt jusqu’à 10 ans de prison et une amende conséquente s’il était reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
Le dirigeant de 52 ans a déjà passé une année en prison (libéré en février 2018), après avoir été inculpé et arrêté en 2016 dans un immense scandale de corruption politique. Il avait soudoyé Choi Soon-Sil, un ami de l’ancienne présidente sud-coréen Park Geun-Hye. Celle-ci avait dû démissionner à cause de cette affaire.
Samsung traverse une mauvaise période
Le procès intervient dans un contexte compliqué pour Samsung, qui subit le double impact de la pandémie du Covid-19 et de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. En effet, la crise sanitaire a fait fondre ses ventes de smartphones, téléviseurs et autres appareils ménagers. Dans le même temps, le conglomérat fait face à l’escalade de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Si Jae-yong Lee venait à être emprisonné, Samsung plongerait dans un profond état de léthargie. Ce qui profiterait à la horde de concurrents chinois qui veulent sa peau. Parmi eux : Hisense, Huawei et Xiaomi.